Ce week-end, la Grèce va peut-être permettre à Syriza, le parti novateur, de sortir le pays de la cure d’austérité imposée aux populations depuis quelques années (récap ici). Le climat social en Grèce est ultra-tendu. Tout récemment le patron du parti conservateur sortant n’a pas hésité à utiliser les évènements de Charlie Hebdo pour justifier d’une augmentation de la présence policière dans les rues (là). Il y a deux, jours, le droit de vote a été refusé à 100 000 jeunes de 18 ans qui, forcément, vont voter pour Syriza... Si vous avez lu "La stratégie du choc" de N. Klein, vous comprenez la manoeuvre.
On a vu ça des dizaines de fois. Je me souviens de l’Argentine... Ces images de mères de famille attaquant les banques ? Ces retraités défonçant des superettes pour un paquet de riz ? Ces usines abandonnées par les patrons et remises en marche par les ouvriers unis en coopératives ? Le foisonnement des initiatives locales ? Les gens se parlant de nouveau, sortant de leur sentiment d’impuissance... Quelles que soient leurs formes, les luttes nous abiment mais elles nous renforcent et nous rapprochent aussi.
Si Syriza gagne ce week-end, Podemos gagnera à Madrid. Et tous deux sont porteur d’un espoir basé sur des milliers de personnes engagées dans des changements, des alternatives, des solutions locales. Un espoir, pas une baguette magique.
Nous avons vu "Charlie" et nous sommes devenus "Charlie" dans un très bel élan. Nous voyons moins le bloggeur Raif en train de se faire fouetter pour sa plume critique. Nous ne voyons presque jamais les protestations grecques et espagnoles.
"Je lutte donc je suis" est un projet à soutenir pour permettre à ces images de "l’Europe moderne" de circuler, de vous nourrir, et que vous soyez vous aussi Grecs, Espagnols... bref, solidaires.